Comment les Wallons gèrent leur dette

Mis à jour le 03/08/2017

Jusqu’en 2013 inclus, la Wallonie utilisait un subterfuge comptable attribué à feu M. Daerden et appelé « le financement alternatif ». Un organisme parapublique effectuait l’investissement total en son nom mais répercutait la charge d’intérêt et d’amortissement sur le budget de la région de façon étalée dans le temps. En peu de mots, ces organismes servaient de prête-nom à la région. Cela permettait à cette dernière de faire des investissements par voie d’emprunt (donc en augmentant la dette) sans que la dette n’apparaisse officiellement dans les comptes régionaux et en améliorant ainsi ses ratios de solvabilité. Cette technique comptable considérait que ces organismes parapublics (Sogepa, Sowalfin, Sriw et filiales, Sofico, Invests….) ne faisaient pas partie du périmètre des administrations publiques. A partir de 2014 et sous les rappels répétés d’Eurostat et des autorités financières européennes, ce mécanisme, il faut bien le reconnaître, pas très net, est terminé. Résultat de cette requalification : en un coup la dette wallonne est passée officiellement de 6.2 milliards à près de 20 milliards en  y intégrant les comptes des sociétés de logements sociaux qui utilisent les mêmes mécanismes.

20 milliards! Ça commence à faire vachement lourd !

Résultat: en mars 2017,  Moody’s  dégrade la note de la dette wallonne de A1 à A2 avec perspective stable. Cette dégradation de la notation  augmentera, sans aucun doute, les intérêts que les Wallons devront payés quand la région rééchelonnera sa dette. Mais, cela ne se fera sentir que dans quelques années. Et tout le monde aura alors oublié comment on en est arrivé là.

Allez Messieurs les politiques, vous pouvez dormir tranquilles. Ce n’est pas encore cette fois-ci que vous serez inquiétés.

 

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